La semaine du 2 au 8 décembre 2025 a été marquée par une hausse notable de l’argent (+2,02%) et du palladium (+3,22%), tandis que l’or (+0,10%) et le platine (+2,47%) affichent une stabilité relative dans un environnement marqué par les tensions géopolitiques (échec des négociations US-Chine), une crise de liquidité latente et une défiance croissante envers le système monétaire traditionnel. Les analystes soulignent un « short squeeze » organisé sur l’argent et une demande accrue pour l’or physique comme valeur refuge, notamment après les turbulences récentes sur les cryptomonnaies.
📊 Évolution des cours : l’argent et le palladium en tête, l’or résiste
L’or (3 606,14 €/oz → 3 609,71 €/oz, +0,10%) a terminé la semaine quasi stable, confirmant son rôle de valeur refuge dans un contexte d’incertitude. Malgré des fluctuations mineures, le métal jaune reste proche de ses plus hauts historiques, soutenu par :
– L’échec des négociations US-Chine (sommet de Busan), qui relance les craintes d’escalade économique.
– La crise de confiance dans le système monétaire, illustrée par les tensions sur les liquidités et les déboires des cryptomonnaies.
– Les révisions à la hausse des prévisions par des banques comme Deutsche Bank (objectif 2026 revu significativement).
🔹 Perspectives : Les analystes de GoldBroker soulignent que les graphiques long terme de l’or restent « très encourageants », avec une dynamique haussière intacte malgré les corrections techniques.
L’argent (49,11 €/oz → 50,10 €/oz, +2,02%) a connu une semaine dynamique, portée par :
– Un « short squeeze » organisé (selon GoldBroker), avec une pression accrue sur les positions courtes après la publication d’une lettre de la CME (2021) révélant des stocks officiels d’argent plus faibles que prévu.
– Une sortie historique d’un pattern de 45 ans (Money Metals), confirmant selon les experts l’entrée dans un marché haussier durable.
– Une demande industrielle soutenue, notamment pour les applications photovoltaïques et électroniques.
🔹 À surveiller : Le 28 novembre 2025 est désormais considéré comme une date charnière pour l’argent, avec des volumes d’échange record.
Le platine (1 383,61 €/oz → 1 417,85 €/oz, +2,47%) et le palladium (1 228,10 €/oz → 1 267,70 €/oz, +3,22%) ont tous deux progressé, tirés par :
– La reprise de la demande automobile (catalyseurs), malgré les transitions énergétiques.
– Les tensions sur l’offre, notamment en Afrique du Sud (grèves, problèmes logistiques).
– Un effet de rattrapage après des mois de sous-performance face à l’or.
💡 Focus : Le platine attire l’attention pour son ratio valeur/poids exceptionnel (ex. : une barre de 4,7 kg vaut près de 339 000 €, soit le prix d’un bien immobilier, comme le souligne BullionStar).
📰 Actualités clés : géopolitique, crise monétaire et débanking
1️⃣ Géopolitique : L’échec du « non-deal » US-Chine
Le sommet de Busan, présenté comme une « réconciliation historique », s’est soldé par un statut quo, voire un durcissement des positions. Résultat :
– L’or a réagi à la hausse (GoldBroker), les investisseurs fuyant les actifs risqués.
– Les métaux précieux sont désormais perçus comme « les seuls actifs capables de surperformer tous les autres » dans un scénario de fragmentation économique (source : analyse GoldBroker).
– La guerre technologique (semi-conducteurs, IA) pourrait accentuer la demande en argent et métaux rares.
2️⃣ Crise de confiance : liquidités, yen et or physique
Plusieurs signaux alarmants ont émergé cette semaine :
– Stress sur les liquidités : Malgré une apparence de stabilité des marchés actions, les coûts de financement interbancaire augmentent (Money Metals), rappelant les prémices de 2008.
– Effondrement du yen : La hausse des obligations japonaises à 20 ans signale une crise systémique (GoldBroker), poussant les investisseurs vers l’or.
– Crypto-storm : Après l’incident du 3-4 novembre (perte massive sur un protocole DeFi), l’or physique est redevenu la seule « assurance ultime » (GoldBroker).
– Déficit record aux États-Unis : Malgré des recettes douanières historiques, le déficit budgétaire d’octobre 2025 est le plus élevé jamais enregistré (Money Metals), alimentant les craintes inflationnistes.
3️⃣ Débanking et réforme monétaire : l’urgence des métaux précieux
Un phénomène inquiétant prend de l’ampleur :
– Le « debanking » (fermeture arbitraire de comptes bancaires) se généralise aux États-Unis, ciblant notamment les détenteurs de cryptomonnaies ou les opposants politiques (interview de Jorge Jraissati, Money Metals).
– Les CBDC (monnaies digitales de banque centrale) sont pointées du doigt comme un outil de contrôle accru.
– Solution prônée : Les métaux physiques (or, argent) et les réformes législatives (ex. : Sound Money Index 2026) sont présentés comme les seuls remparts contre la confiscation financière.
4️⃣ Prévisions et révisions : Deutsche Bank et les autres
– Deutsche Bank a rejoint le mouvement des banques révisant à la hausse leurs prévisions pour l’or en 2026, avec un objectif désormais bien au-delà des 4 000 $/oz (Money Metals).
– Les ratios or/actions ou or/obligations suggèrent un potentiel de hausse majeur (GoldBroker), avec des graphiques techniques confirmant un super-cycle haussier.
🔮 Perspectives : ce qu’il faut surveiller en décembre 2025
🔹 Or :
– Seuil psychologique : Une cassure au-dessus de 3 700 €/oz pourrait déclencher une nouvelle vague d’achats.
– Demande centrale : La Chine et la Russie continuent d’accumuler des réserves, réduisant l’offre disponible.
– Inflation persistante : Avec la Fed en « mode inflation » (fin du QT), l’or reste le meilleur hedge.
🔹 Argent :
– Objectif court terme : Les analystes visent 55-60 €/oz d’ici fin 2025 si le short squeeze se poursuit.
– Demande industrielle : Le solaire et l’électronique pourraient créer un déséquilibre offre/demande structurel.
– Ratio or/argent : Toujours élevé (autour de 72), suggérant un potentiel de rattrapage pour l’argent.
🔹 Platine & Palladium :
– Rebond technique : Le palladium pourrait tester les 1 300 €/oz si la demande automobile se confirme.
– Risque géopolitique : Les tensions en Afrique du Sud (premier producteur) sont un catalyseur potentiel.
– Opportunité d’arbitrage : Le platine reste sous-évalué par rapport à l’or (ratio historique autour de 1:2).
🔹 Risques majeurs :
– Crise de liquidité : Un « événement Lehman » pourrait propulser l’or vers 4 000 €/oz en 2026.
– Guerre commerciale US-Chine : Toute escalade aurait un impact immédiat sur les métaux.
– Régulation bancaire : Le debanking pourrait s’étendre, renforçant la demande pour des actifs hors système (or physique, cryptos décentralisées).
💡 Conseil de la semaine : diversification et physique
Face à un environnement aussi incertain, les experts s’accordent sur plusieurs recommandations :
– Privilégier l’or physique (lingots, pièces) plutôt que les ETF, pour éviter les risques de contrepartie.
– Allouer 10-20% en argent pour bénéficier de son potentiel de hausse (mais avec une volatilité plus élevée).
– Diversifier les formats : Les barres de 1 kg (platine) ou les pièces fractionnées (or) offrent flexibilité et liquidité.
– Surveiller les ratios : Or/argent, or/platine, etc., pour repérer les opportunités d’arbitrage.
– Se préparer au debanking : Détenir une partie de son patrimoine en métaux hors du système bancaire (coffres privés, stockage sécurisé).
📌 Citation de la semaine :
« L’or n’est pas une commodité, c’est de la monnaie. L’argent n’est pas un métal industriel, c’est de la monnaie. Et dans un monde où la confiance dans les monnaies papier s’effrite, leur rôle redevient central. » — Analyse GoldBroker, décembre 2025.
